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Action GameStop : l’affaire qui fait trembler Wall Street

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Véritable scénario de fiction, l’affaire GameStop a fait beaucoup parler d’elle, à tel point que les droits d’un livre en cours d’écriture ont été rachetés par les studios MGM. Même Netflix étudie la possibilité d’un projet de série sur le sujet. De petits porteurs ont semé un vent de folie à Wall Street et ont fait plier les géants de la finance aux Etats-Unis. Un scénario digne d’une incroyable fiction où de petits poissons arrivent à vaincre les requins du milieu de la finance, en retournant leurs armes contre eux.

Pari sur la baisse des actions

GameStop est une chaîne de magasins vendant des consoles ainsi que des jeux vidéo, connue en France sous le nom Micromania. Les finances de cette entreprise américaine allaient mal. Puisque l’achat des jeux en ligne se démocratise de plus en plus, rares sont ceux qui en achètent aujourd'hui en magasin. Ce constat a causé des dégâts aux finance de GameStop qui a vu le cours de son action divisé par 10. GameStop est alors attaquée par des hedge funds, appelés aussi fonds spéculatifs. Ces "vautours" de la finance pratiquent une technique assez connue qui consiste à parier sur la baisse d’une action et ainsi s'en faire de l’argent. 

action gamestop

En Bourse, l’investissement est un peu comme un jeu de hasard, il arrive qu’on achète une action en pensant que sa valeur augmentera dans le futur. Il est néanmoins aussi possible de parier sur la baisse d’une action. Vous achetez donc une action en donnant l’assurance de la payer plus tard. Si l’action que vous avez achetée baisse, vous empochez ainsi de l’argent. Si, en revanche, cette action augmente de valeur, vous aurez perdu. Cependant, dans le monde des finances des hedge funds, le jeu n’est pas si hasardeux. En effet, ces fonds font savoir qu’ils prévoient la baisse de l’action d’une entrepris  et seront donc suivis par le marché. Cet effet fait dégringoler le cours de l’action très rapidement, leur permettant ainsi de gagner beaucoup d’argent aux dépens de l'entreprise. 

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Une révolte qui a commencé sur un forum

Ce qui a suscité de l’intérêt à propos de la baisse du cours de l’action GameStop, c’est que les hedge funds n’ont pas eu le dernier mot. En effet, leurs plans n’ont pas pris la même tournure que d’habitude. Sur un forum, un homme a imaginé couper court aux plans iniques de ces fonds en se révoltant, avec l’aide de petits boursicoteurs. L’homme suggère une alliance. Grâce à leur nombre important comptant des milliers de personnes, ils allaient acheter des actions GameStop pour faire augmenter le cours et mettre en échec les vautours.

affaire gamestop

A la surprise générale, le plan a marché. Les investisseurs en Bourse sont souvent d’anciens amateurs de jeux vidéo, qui ont grandi avec la marque GameStop et ont voulu donc la sauver de la faillite. En quelques jours, l’action a donc atteint les 40 dollars, alors qu’elle n’était qu’à 17 dollars au début. Cette hausse a déjà fait perdre les personnes ayant parié sur la baisse, mais le cours de l’action ne s’est pas arrêté là. En effet, le cours de l’action a continué à monter à 80 dollars et est arrivé à 500 dollars en janvier, totalisant donc une hausse fulgurante de 1800 %.

Phénomène inquiétant ou simple bug ? 

Surpris et étonnés, nombreux sont ceux qui s’inquiètent des conséquences de cet évènement inédit. Et pour cause, le cours des actions des entreprises concernées n’a plus aucun sens, amenant le Wall Street Journal à poser des questions sur la légitimité des finances de Wall Street. L’événement est d’autant plus alarmant puisqu'il est pulsé par des petits traders qui arrivent à bien s’organiser à travers les réseaux sociaux et s’échangent des directives via des plateformes telles que :

  • Reddit ;
  • Twitter ;
  • Discord ;
  • Facebook.
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Jaime Rogozinski, créateur du forum WallStreetBets en 2012, comptant environ 5 millions de membres, dénonçait le fait que les petits traders ne peuvent pas participer à la Bourse. Ce forum a notamment encouragé la communauté à faire des investissements dans d’autres entreprises comme GameStop. Les boursicoteurs ont réussi néanmoins à trouver le moyen de contourner le système en participant à la Bourse de façon ingénieuse.

L'un des facteurs ayant contribué à la hausse des actions GameStop est sans doute le tweet vers le lien de WallStreetBets du patron de Tesla, Elon Musk. Se plaignant souvent du système qui ne lui paraît pas toujours juste, Elon Musk a donc aidé à la hausse de l’action, quelques temps après le début de la campagne. Derrière l'envie de sauver GameStop se dissimule la volonté tacite de faire la guerre aux investisseurs institutionnels de la Bourse, en retournant leur propose jeu contre eux. Certains petits porteurs ont investi pour mener une guerre contre les riches ou encore pour annihiler un système boursier qu'ils estiment injuste et absurde.

Est-ce que c’est illégal ?

Difficile de déterminer les barrières de l’illégalité dans un jeu qui en frôle les limites quotidiennement. Les autorités financières et politiques se trouvent dans l’embarras et veulent à tout prix mettre fin à la volatilité des actions, sans pour autant vraiment savoir comment procéder. Il est possible pour la gendarmerie de la Bourse américaine de lancer une enquête pour manipulation du prix d’une action, mais personne ne communique l’ouverture des dossiers en avance. De plus, il n’y a pas grand-chose à faire puisqu’objectivement les gens ne font que partager leurs avis, en déclarant qu’une action d’une entreprise est en hausse ou en baisse. 

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Les autorités gardent néanmoins un œil sur la situation comme l’affirme Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. Robinhood a annoncé avoir limité de manière temporaire les transactions sur GameStop ainsi que sur d'autres entreprises aux actions qui fluctuent de manière frénétique. Quant à Discord, il a annoncé avoir bannle serveur de WallStreetBets, non pas pour fraude financière, mais pour leur tolérance des propos haineux. Il semblerait ainsi que les régulations viennent plus des acteurs intérieurs que des autorités, lesquelles se trouvent la majorité du temps impuissantes face aux pratiques qui ne sont pas entièrement jugées comme illégales.

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